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La plasticienne Pascale Monnin (photo Jean-Claude Coutausse) |
Depuis le 21 juillet 2011, l’artiste pluridisciplinaire Pascale Monnin expose ses dernières oeuvres à la Galerie Monnin, à Pétion-Ville. Plus d’une cinquantaine de pièces autour d’une thématique qu’elle semble assumer beaucoup plus dans cette exposition : l’animal, vu par contre dans ses jeux éphémères, ses liens quelquefois éclopés avec l’homme. Mais, l’essentiel de cette exposition tourne autour d’une dimension esthétique moderne, surréaliste avec pour prétexte un art animalier revu et complété.
A vrai dire, parler d’un art animalier pour Pascale Monnin est un peu dépassé. L’art animalier, au-delà de tous les efforts pour le porter à l’appréciation d’un public même très sélect, est encore le parent pauvre de l’art. Même si cet art, dans le temps, a toujours permis à l’homme de mieux se représenter la vie. On n’a qu’à puiser dans l’art égyptien pour en trouver des exemples flagrants. Pascale Monnin y a d’ailleurs puisé son Romulus. Les cas du taureau et de la vache qui devinrent des images de fécondité. A Paris, certains animaux qui ornent les fontaines, les cours, ont plus de 800 ans. Pour ne citer que ces cas-là.
Bien entendu, parce que l’animal reste un symbole. Mais, chez Pascale Monnin, comment interpréter cette représentation animalière ? Cela n’arrive pas souvent en effet, d’assister à une véritable mise en scène animalière, avec pour toile de fond ou prétexte l’homme, objet nouménologique, en perpétuelle transition. Mais, Pascale Monnin arrive à nous présenter, quelquefois avec un certain respect des proportions et un rejet consentant des détails, des oeuvres présomptueuses.
Cette juxtaposition, cette complicité entre les contraires, entre le jeu infini des formes et la nature réelle des choses, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand chez l’artiste, attestent d’un travail palpitant sur l’espace, le tangible. A la Galerie Monnin à Pétion-Ville, les œuvres s’alignent en toute témérité, un bleu que la lumière transcende délimitant deux jaunes, l’une espace, lumière, l’autre forme, matière. C’est ce qui a toujours caractérisé le travail de Pascale Monnin, l’étendue de la lumière sur le motif.
Est-ce que les représentations à la galerie de Pétion-Ville présentent un certain nombre de traits communs aux autres artistes tant soit peu naturalistes ou qui assument un art animalier traditionnel et dont les lignes sont autant de différences à leur perceptible naturalisme ? Pour y arriver, attardons-nous de préférence à certains thèmes de la composition. Il est en effet rare de retrouver parmi tous ces artistes des représentations autres que de profil, sinon modifiées par la technique de la perspective courbe.
Les superpositions restent aussi fréquentes. La ligne d’horizon n’est jamais figurée. Même chez Monnin, le sol n’est pas peint expressément, il est évoqué par un élément naturel. L’artiste représente ses animaux – alors qu’ils sont souvent dessinés dans des positions impossibles (pattes en l’air, en position ascendante ou descendante forte) – dans l’une de ses plus enviables positions : entre les bras de son compagnon, l’homme.
Pascale Monnin croit aux mutations. Ses œuvres sont spectaculaires, exposant le visiteur à de vives réflexions sur l’homme-animal dans ses transes, sa quête de liberté. En offrant au public des représentations de l’animal, l’artiste se livre d’emblée dans la peinture et la sculpture d’ « une catégorie qui est de loin la plus nombreuse, la plus connue parce que la plus spectaculaire, celle aussi où la qualité artistique est la plus accomplie ».
L’oeuvre de Pascale Monnin est aussi riche en couleurs. La composition de ses travaux nous présente une artiste aux touchers surprenants. La lumière omniprésente dans ses tableaux nous ravive doucement alors que l’alanguissement des jeux nous étonne. |
Jean Emmanuel Jacquet
jacquetvre@yahoo. |
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La plasticienne Pascale Monnin (photo Jean-Claude Coutausse) |
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La plasticienne Pascale Monnin (photo Jean-Claude Coutausse) |
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La plasticienne Pascale Monnin (photo Jean-Claude Coutausse) |
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La plasticienne Pascale Monnin (photo Jean-Claude Coutausse) |
Depuis le 21 juillet 2011, l’artiste pluridisciplinaire Pascale Monnin expose ses dernières oeuvres à la Galerie Monnin, à Pétion-Ville. Plus d’une cinquantaine de pièces autour d’une thématique qu’elle semble assumer beaucoup plus dans cette exposition : l’animal, vu par contre dans ses jeux éphémères, ses liens quelquefois éclopés avec l’homme. Mais, l’essentiel de cette exposition tourne autour d’une dimension esthétique moderne, surréaliste avec pour prétexte un art animalier revu et complété.
A vrai dire, parler d’un art animalier pour Pascale Monnin est un peu dépassé. L’art animalier, au-delà de tous les efforts pour le porter à l’appréciation d’un public même très sélect, est encore le parent pauvre de l’art. Même si cet art, dans le temps, a toujours permis à l’homme de mieux se représenter la vie. On n’a qu’à puiser dans l’art égyptien pour en trouver des exemples flagrants. Pascale Monnin y a d’ailleurs puisé son Romulus. Les cas du taureau et de la vache qui devinrent des images de fécondité. A Paris, certains animaux qui ornent les fontaines, les cours, ont plus de 800 ans.

Pour ne citer que ces cas-làBien entendu, parce que l’animal reste un symbole. Mais, chez Pascale Monnin, comment interpréter cette représentation animalière ? Cela n’arrive pas souvent en effet, d’assister à une véritable mise en scène animalière, avec pour toile de fond ou prétexte l’homme, objet nouménologique, en perpétuelle transition. Mais, Pascale Monnin arrive à nous présenter, quelquefois avec un certain respect des proportions et un rejet consentant des détails, des oeuvres présomptueuses.
Cette juxtaposition, cette complicité entre les contraires, entre le jeu infini des formes et la nature réelle des choses, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand chez l’artiste, attestent d’un travail palpitant sur l’espace, le tangible. A la Galerie Monnin à Pétion-Ville, les œuvres s’alignent en toute témérité, un bleu que la lumière transcende délimitant deux jaunes, l’une espace, lumière, l’autre forme, matière. C’est ce qui a toujours caractérisé le travail de Pascale Monnin, l’étendue de la lumière sur le motif.
Est-ce que les représentations à la galerie de Pétion-Ville présentent un certain nombre de traits communs aux autres artistes tant soit peu naturalistes ou qui assument un art animalier traditionnel et dont les lignes sont autant de différences à leur perceptible naturalisme ? Pour y arriver, attardons-nous de préférence à certains thèmes de la composition. Il est en effet rare de retrouver parmi tous ces artistes des représentations autres que de profil, sinon modifiées par la technique de la perspective courbe.
Les superpositions restent aussi fréquentes. La ligne d’horizon n’est jamais figurée. Même chez Monnin, le sol n’est pas peint expressément, il est évoqué par un élément naturel. L’artiste représente ses animaux – alors qu’ils sont souvent dessinés dans des positions impossibles (pattes en l’air, en position ascendante ou descendante forte) – dans l’une de ses plus enviables positions : entre les bras de son compagnon, l’homme.
Pascale Monnin croit aux mutations. Ses œuvres sont spectaculaires, exposant le visiteur à de vives réflexions sur l’homme-animal dans ses transes, sa quête de liberté. En offrant au public des représentations de l’animal, l’artiste se livre d’emblée dans la peinture et la sculpture d’ « une catégorie qui est de loin la plus nombreuse, la plus connue parce que la plus spectaculaire, celle aussi où la qualité artistique est la plus accomplie ».
L’oeuvre de Pascale Monnin est aussi riche en couleurs. La composition de ses travaux nous présente une artiste aux touchers surprenants. La lumière omniprésente dans ses tableaux nous ravive doucement alors que l’alanguissement des jeux nous étonne.
Jean Emmanuel Jacquet
jacquetvre@yahoo.fr