Sadique", "dangereux", ce sont entre autres les adjectifs qu’utilisent des députés et sénateurs pour qualifier le président de la République, Michel Joseph Martelly, qui s’est violemment disputé avec Arnel Bélizaire, quelques jours avant son arrestation.
Vexé par l’arrestation jugée illégale d’un de ses collègues, le député Levaillant Louis-Jeune (Inite-Unité/Desdunes) a insisté pour que des ministres, surtout celui de la Justice et de la Sécurité publique, soient démis de leur fonction.
« Nous devons freiner les dérives totalitaires de Michel Martelly avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré, samedi 29 octobre, Levaillant Louis-Jeune alors qu’il participait à l’émission Ranmase (Résumé) sur radio Caraïbes.
« Martelly est un sadique. Il se confond avec l’État comme au temps de Louis XIV. C’est le chef suprême… donc il faut lutter contre son plan de dictature, car le Parlement est pour la démocratie », a signalé le député Louis-Jeune.
Se présentant comme l’ami du président Martelly, le député Danton Léger (Ansanm nou fò/Léogâne ) a dénoncé l’arrestation de son collègue Bélizaire.
« La dérive dictatoriale doit être stoppée définitivement », a plaidé Danton Léger, juriste de formation.
« Martelly est un homme dangereux à qui il faut faire attention (…) ». C’est en ces termes que le sénateur Steven Benoit (Alternative/Ouest) a parlé du chef de l’État qui, a-t-il dit, se croit encore au carnaval.
Steven Benoit intervenait lui aussi à l’émission Ranmase (Ramassé) sur radio Caraïbes.
Le sénateur Desras Simon Dieuseul (Avenir / Centre), invité à l’émission Moman verite (Moment de vérité) sur Signal FM, samedi, a exprimé son inquiétude quant à l’instauration de ce qu’il appelle un plan dictatorial de la part du président Martelly.
Le sénateur Dieuseul a plaidé pour le respect de la Constitution. « Il faut respecter les normes constitutionnelles. Il y a une manière de faire les choses, chacun doit assumer ses responsabilités », a indiqué le sénateur Dieuseul.
Il a dénoncé, par ailleurs, la passivité du ministre de la justice, Josué Pierre-Louis, dans le traitement du dossier d’Arnel Bélizaire. Pierre-Louis s’est littéralement lavé les mains dans le dossier.
Le juriste et politicien René Julien, invité à l’émission Moman verite (Moment de vérité) sur Signal FM, a plaidé, pour sa part, pour une rupture avec le système actuel.
« Il faut saisir cette opportunité pour monter un dossier autour des problèmes qui mettent en péril la souveraineté du pays en vue de faire un procès de rupture totale », a encouragé René Julien qui propose sa contribution à cette fin.
Toutefois, René Julien tout en critiquant l’arrestation illégale du député Bélizaire, condamne les parlementaires qui souhaitent renvoyer des membres du gouvernement.
De part et d’autre, nous sommes dans l’illégalité, a fait remarquer René Julien.
Au milieu des discours et des réactions diverses, une voix reste étonnamment muette. Il s’agit de celle de la présidence. Le chef de l’Etat n’a toujours pas réagi alors qu’il est le principal pointé dans l’affaire Bélizaire et se retrouve face à une fissure évidente entre l’Exécutif et le Législatif.
Alter Presse
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