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8 févr. 2012

Duvalier-Témoignages émouvants de quelques survivants du fort Dimanche


Une dizaine de victimes du régime duvaliériste et le Collectif contre l'impunité se sont réunis à la salle de conférence du Réseau national de défense des droits humains(RNDDH) ce mardi 7 février. Ils y étaient dans un but précis : protester contre l'ordonnance du juge Carvès Jean dans le cadre de l'affaire Jean-Claude Duvalier. Ils ont profité de la date symbolique du 7 février pour dire non à l'impunité. Témoignages de quelques victimes.






Robert Duval avait été appréhendé en avril 1976 au parc industriel. Il avait été interrogé par Emmanuel Orcel, Jean Valmé et Albert Pierre, alias « Ti boule ». Ensuite, il avait été enfermé juste après avoir répondu qu'il a étudié au Canada. « J'avais été séquestré pendant un mois dans une caserne avant d'être transféré, dans la nuit, à fort Dimanche. C'est là qu'ont commencé mes déboires. Il y avait à peu près 400 à 500 personnes, filles et garçons, entassées dans une dizaine de cellules, de 3 m de long sur 2 m de large. Les prisonniers absorbaient 300 calories par jour. J'ai passé neuf mois enfermé à fort Dimanche. J'y ai vu mourir 180 personnes. Chaque jour, il y a environ deux à trois morts. En somme, j'ai passé 17 mois en prison et jusqu'à présent, j'ignore pour quelles raisons », a expliqué Robert Duval, précisant que Jean-Claude Duvalier fut un tortionnaire. « Il était chef de la commission militaire, donc, il savait parfaitement ce qui se passait : les assassinats, les exécutions sommaires, etc. », a-t-il ajouté.


D'autres victimes ont témoigné afin d'établir la responsabilité de Jean-Claude Duvalier dans les crimes commis sous son régime. Deux paysans provenant de la localité de La Tremblay, Croix-des-Bouquets, ont raconté leur histoire. Selon eux, Jean-Claude Duvalier revient dans le pays afin de répondre de ses actes devant la justice. Pour eux, il ne peut pas y avoir une ordonnance favorable à l'ancien dictateur.



Amilgar Exavier, 75 ans, a passé plus de huit ans en prison sous le régime duvaliériste. Il ignore encore les raisons pour lesquelles il avait été enfermé. Mais il se souvient encore de ses multiples souffrances. « C'était le mercredi 10 décembre 1969. Il était 5 heures a.m. J'allais m'occuper de mon jardin quand des miliciens (makout) de Duvalier m'ont appréhendé à Latremblay 13, une section communale de Croix-des-Bouquets. Ils avaient inventé l'histoire d'un tuyau brisé. Ils sollicitaient mon aide. Je suis arrivé sur les lieux, il n'y avait rien. A cet instant-là j'ai compris que c'était une arrestation. Je voulais avertir mes parents. Les milices disaient : T'en fais pas, ils sauront dès qu'ils auront aperçu ta disparition », a-t-il expliqué. Exavier avait refusé de dire qu'il était un communiste ou un « kamoken ». Dès lors, les miliciens commençaient à le torturer. « A fort Dimanche, on m'a laissé sans manger, ni boire pendant une semaine. J'ai passé trois ans et six jours en prison sous la présidence de François Duvalier et 5 ans, 6 mois sous le règne de Jean-Claude Duvalier », a précisé Exavier, affirmant qu'il a été mis en liberté pour des raisons de santé par le ministre de l'Intérieur du régime de Roger Lafontant.


Pétuel Ligène, originaire de Croix-des-Bouquets, avait aussi été incarcéré injustement durant la période duvaliériste. Il avait été appréhendé devant la maison de sa mère. Il avait été, ensuite, emprisonné pendant huit ans. Il ignore encore les causes de son arrestation et de son emprisonnement. « Jean-Claude Duvalier revient dans le pays afin de répondre de ses actes », a-t-il indiqué, soulignant que l'ancien dictateur doit être jugé.


Le Collectif contre l'impunité a protesté contre l'ordonnance émise par le juge d'instruction Carvès Jean qui ne tient pas compte des plaintes déposées contre Jean-Claude Duvalier pour crimes contre l'humanité. « C'est une ordonnance de la honte », a affirmé Danièle Magloire, coordonnatrice du collectif. L'ordonnance émise par Carvès Jean résulte d'une demande de non-lieu formulée, le 3 décembre 2011, par l'ex-commissaire du gouvernement Félix Léger. Cette demande est contraire à celle qu'avait prise Harrycidas Auguste. Ce dernier avait demandé de poursuivre Duvalier pour les deux types de crimes commis.


« Pour toutes les personnes torturées, liquidées, disparues, exilées, vendues ; pour toutes les communautés endeuillées, apeurées, humiliées et condamnées au silence ; pour tous les torts causés au pays à travers le pillage systématique des caisses de l'Etat, nous disons non à cette ordonnance. Non à cette ordonnance qui nous insulte, délégitime et pervertit les fondements de la démocratie et de l'Etat de droit », a protesté le Collectif contre l'impunité, qui ne voulait pas laisser passer sous silence la date symbolique et historique du 7 février.



Gerard JEANTY Junior
gjeantyjr@lenouvelliste.com

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