Le président Michel Joseph Martelly, à Miami pour un second bilan de santé en moins de 6 mois, a désormais d'autres soucis qui s'ajoutent à la liste de ceux qui l'assaillent. Qualifié tout de go de « monstre », d'« apprentis dictateur », il est confronté à la première crise politique de son quinquennat.
Les têtes de ses ministres de la Justice, de l'Intérieur et de la Défense nationales sont sous la guillotine d'une majorité de députés outrés, révoltés qui jurent de laver l'outrage fait au Parlement à travers le « sulfureux » Arnel Bélizaire, député en fonction, arrêté à l'aéroport Toussaint Louverture le 27 octobre en dépit de l'immunité et de son « inviolabilité de corps » consacrées par la Constitution de 1987.
Scandale, levée de boucliers
L'acte du 27 octobre, condamné presqu'unanimement par les forces sociales locales et des pays amis d'Haïti, a été la dernière goutte d'eau ayant fait débordé le vase déjà rempli de menaces du chef de l'Etat. Sans sourciller, Michel Joseph Martelly avait précédemment annoncé qu'il allait être « cynique », prophétisant le « malheur » pour les évadés de prison, les repris de justice retranchés au Parlement qui se sont mis au travers de sa route et annoncé la séquestration au palais national de tout personne, jouissant de l'immunité ou non, qui oserait « insulter la présidence » en ce lieu.
Les nerfs déjà à fleurs de peau face à un président sans mesure, sans pondération, le recul, la froideur, la logique sont bannis. Et personne par exemple ne remarquera qu'Arnel Belizaire, un zeste trop provocateur, était entré en « ami » dans l'antre du « monstre », facile à faire rugir. L'altercation entre le président et le parlementaire est survenue alors que Bélizaire appartenait à la majorité présidentielle constituée par le groupe des 58 députés favorable au président Martelly.
Bélizaire était au palais national pour discuter de quoi ? Pour rechercher ou quémander quel avantage dans cet Etat où le président est de fait le grand dispensateur de faveurs ?
Ces lancinantes interrogations posées ne dédouanent ni n'absolvent les écarts graves de langage du premier citoyen d'Haïti ni le manque de respect que le député a fait montre envers le président d'Haïti.
Cependant, aujourd'hui, face aux enjeux et conséquences désastreuses d'une crise ouverte entre l'Exécutif et le Parlement, la pondération et la mesure devraient guider les actions.
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