Le gouvernement n'est vieux que d'une semaine, et nous voilà embarqué dans une crise majeure. D'abord une crise d'autorité : quelles sont les limites des pouvoirs de chaque entité ? Ensuite une crise entre les pouvoirs : la justice, le parlement et l'exécutif qui a primauté sur l'autre et jusqu'à quel point ?
Mais la vraie crise est celle qui concerne les buts que nous nous sommes fixés dans la conduite des affaires de notre pays et notre propension à zapper les choses sérieuses pour nous offrir des points de fixation secondaires.
Quand le président Martelly a commencé à se quereller avec le député Bélizaire jusqu'à l'indexer, il y a eu assez de secteurs pour rire et trouver les artifices pour faire comme si un élu n'est pas un élu avec tous les privilèges qui vont avec. On a vu Bélizaire, pas le parlement. C'est dommage, mais passons.
Quand le Premier ministre et le chef de la police ont jugé bon de rendre visite au détenu Bélizaire, peu ont compris le message et beaucoup ont ignoré cette fenêtre ouverte vers la modération. Dans un pays qui préfère l'affrontement à la conciliation, l'entêtement au revirement, il a fallu du courage à ces deux autorités pour entrer au pénitencier.
Quand le parlement, les deux branches, se sont successivement réunies pour demander des comptes, dresser la liste de ceux qui doivent payer pour cet écart, nombreux sont ceux qui y ont vu une occasion en or pour régler leur compte avec la présidence ou se sont mis à espérer un bouleversement dans l'ordre des choses.
Halte là !
Nous nous égarons.
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