Le Djakout # 1, autrefois Djakout Mizik, autoproclamé « Grande Puissance » règne en leader avec la sortie de nombreux albums à succès, fortement imprégnés par les touches de Shabba et de Ti Régi. Les mêmes notes, les mêmes slogans, les mêmes vibrations pour accompagner des textes, en majorité, creux.
Le T-Vice des frères Martino, un groupe qu’on peut tourner dans tous les sens, mais qu’on ne comprendra jamais. Les morceaux proposés par les « Princes Vice » portent tous une saveur de « déjà vu », du « bouillon réchauffé » sur les hélices d’un hélicoptère qui, parait-il n’atterrira jamais.
Le Nu-Look d’Arly, le fils du célèbre Daniel Lariviere ! Voila un homme qui sait charmer, ou du moins qui sait se plaindre. Un perpétuel cocu. Son message est clair : « chérie, je souffre de ton absence, a quand ton retour ? Je ne peux vivre sans toi ». La monotonie à travers de douces paroles qui font la joie des femmes, toujours disposées à recoller les cœurs brisés. Arly devrait penser à faire un duo avec Beken, car les deux se ressemblent et avancent sur la même lignée, celle des pleurnichards.
Le Disip de Gazzman… Du n’importe quoi ! Gazzman, on ne peut le douter, c’est un grand chanteur du compas, mais l’album de Disip qu’il nous a proposé est à écouter une fois et jeter dans la poubelle. Que peut-on retenir de bon sur ce laser, sinon la volonté d’un artiste qui voulait prouver a son ancien maestro, qu’il était en mesure de réaliser quelque chose, oui quelque chose, bien en dessous de ce qu’il pouvait proposer.
Le Zenglen de Ritchie. Un groupe qui joue de la bonne musique, il faut le dire. Les musiciens de Zenglen sont des professionnels accomplis, à chaque album, ils proposent une nouvelle saveur, sauf sur le dernier en date, ou il n’y a pas eu de chanteur. Au point, ou il a fallu faire appel à Da Benz pour venir assurer le lead dans les bals. Kenny aura beau chanter en studio, mais dans les soirées dansantes, il s’est révélé nul et pitoyable. Garde t-il sa place au sein du groupe parce qu’il assure le payroll ? Vas savoir !
Kreyol La, un groupe qui doit figurer dans le Guinness des records, car doté d’un chanteur muet, Ti Djo, dont la seule capacité est de faire le clown, confondant scène de théâtre avec scène musicale. C’est un groupe à classer dans la catégorie « Du jamais vu ». Oups ! On a failli oublier le bon vieux Loulou, le fameux guitariste qui fait du « sur place ». Aucun progrès, aucune créativité, aucune surprise avec les cordes de sa guitare. Un élève nul qui doit toujours reprendre la même leçon.
Le Barikad Crew du Bas-peu-de-chose ! « Zizirit pi red » ! L’ombre de lui-même. Un ensemble de jeunes talentueux, qui ont su conquérir toute une population avec les vibrations de la rue, les messages qui élèvent l’âme, mais de part leur ignorance, leurs limites intellectuelles ont été envahis et minés par les vautours du système.
Rockfam Lame-a ! Beaucoup de talents, le meilleur groupe rap sur scène, dépourvu de leader, de conseiller, devenu un véritable capharnaüm ou chaque membre se veut « gangster » et débite n’importe quelles obscénités sur les ondes, croyant que celui qui use de plus de propos scatologiques est le meilleur « slammeur ». Preuve d’immaturité, d’amateurisme, de folie surtout.
Pour la tendance Racine, on ne peut même plus citer de groupes, car tous ont disparu ! Ces formations musicales qui voulaient dénoncer les abus des dirigeants politiques et du coup devenir la voix du peuple n’étaient en fait que des mercenaires qui voulaient leur part du gâteau. Un compte en banque, de belles voitures ont suffit pour les corrompre et changer leur nature…
Vous pouvez ne pas acquiescer à cette présentation de la vie musicale haïtienne, mais elle est réelle. La musique haïtienne est forte parce qu’il n’y a aucun critique pour l’analyser. Elle tourne dans toutes les stations de radio, parce que les animateurs, qui n’ont aucune formation journalistique, sont prêts à tourner n’importe quelle sottise du moment qu’ils reçoivent leur cachet dans les coulisses. Ces groupes attirent la grande foule, parce que l’haïtien a perdu ses muqueuses, donc des qu’il peut se tourner les reins, satisfaire son bas-ventre sur une « mélodie », tout est parfait dans le meilleur des mondes. Les formations musicales haïtiennes ne progresseront pas, parce qu’elles se sont livrées à la facilité et tout le monde les a applaudit. Faut-il demander à Félix Lamy, Jean Claude Gilles de revenir passer la musique a la loupe ? Faut-il ressusciter Ti Manno, Porky, Gérard Dupervil pour nous jouer de la bonne musique ? Musiciens haïtiens, ayez un peu de respect pour ceux qui vous ont devancés, du respect pour le consommateur, du respect pour ce talent que la Providence vous a accordés.
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