Après la forte contraction du Produit intérieur brut (PIB) résultant des dégâts causés par le terrible tremblement de terre du 12 janvier qui ont eu des impacts majeurs sur l’activité productive et économique du pays, l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) a fait savoir que l’économie haïtienne est sur la voie de la croissance. En effet, selon l’IHSI, le PIB, pour l’exercice fiscale 2010-2011 est en hausse, en volume, de 5,6%. Une croissance qui survient aussi après que le PIB ait affiché, durant les cinq années pré-séisme, une croissance n’excédant pas 3,5%.
Selon l’IHSI si cette reprise a été relativement forte en revanche, elle ne suffit pas pour atteindre l’objectif de croissance de deux chiffres, soit 10%, fixé par les autorités haïtiennes en mars 2010, lors du sommet de Santo-Domingo sur Haïti. Une situation qui peut être expliquée par le retard enregistré dans le lancement des grands travaux de reconstruction, les perturbations politiques consécutives aux scrutins de 2010-2011. Selon la Direction des statistique économiques (DES) de l’IHSI, le comportement des agents économiques, privés et public, ainsi que le support de la communauté internationale ont contribué fortement à cette croissance. En effet, les agents économiques se sont surpassés pour revitaliser l’économie et faciliter ainsi la relance des affaires. De plus, la coopération internationale - bilatérale et multilatérale - a joué aussi un rôle moteur dans l’économie en 2011.
La DES poursuit pour faire savoir que presque toutes les branches d’activités se sont améliorées en 2011 comparativement à la périlleuse année de 2010. En effet, selon les dernières estimations du Ministère de l’agriculture, le secteur agricole dont on redoutait une chute a pu se rattraper, générant ainsi une légère hausse de 1,1% de sa valeur ajoutée à prix constant. Menées par les fabrications de produits alimentaires et de textile qui représentent à elles seules plus de 50% du secteur, les industries manufacturières ont crû globalement de 18%. La branche Bâtiments et Travaux Publics qui, certes, n’a pas encore comblé les attentes, s’est révélée quand même parmi les branches les plus porteuses de croissance en 2011 avec une hausse de plus de 9% en terme réel. Le secteur tertiaire n’est pas en reste dans la création de richesses en 2011: plus de 4% de croissance, particulièrement grâce aux contributions des branches Commerce, Restaurant et Hôtel (4.6%) et Transports et Communications (7.4%).
Du coté des grandes composantes du PIB, la consommation finale effective des ménages, en volume, a chuté de 5,6% alors que l’investissement global a cru de 9%. En outre, la plus forte croissance a été obtenue par la composante exportation qui a crue, en terme réel, de 18%. Il convient à ce propos de noter que les exportations de biens et services d’Haïti ont franchi cette année la barre d’un milliard de dollars américains. À l’origine de cette performance se trouvent surtout l’augmentation de plus de 35 % des industries d’assemblage et les hausses respectives de 64,3% et de 6,3% des huiles essentielles et des produits primaires. En revanche, la DSE a souligné un regain de l’inflation dans l’économie haïtienne au cours de l’exercice de 2011. En effet, en rythme annualisé, l’inflation a atteint 10,7% et 7,5% en moyenne annuelle, contre respectivement 4,1% et 4,7% en 2010. Cette pression inflationniste peut être due à la hausse des cours mondiaux mais aussi à un certain ralentissement de l’offre des produits locaux sur le marché.
SOURCE : IHSI.HT
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