Haiti, Un budget 2012 qui n’inspire pas confiance selon le ministre de l’économie et des finances, André Lemercier Georges

Ce projet du budget rectificatif a été présenté le jeudi 20 janvier dernier à des membres du secteur privé des affaires et de la société civile avant d’être soumis au parlement haïtien. Selon le ministre de l’économie et des finances, André Lemercier Georges, la réduction de la pauvreté et le développement de l’emploi sont des objectifs ciblés dans ce budget. À cet effet il prévoit une croissance de l’emploi de 9%. Cependant, Eddy Labossière, docteur en économie monétaire estime que ce projet de budget rectificatif ne diffère pas réellement de celui de l’année fiscale 2010-2011. Par conséquent il ne pourra favoriser le développement socio-économique escompté. Les critiques de M. Labossière englobent les recettes et les dépenses, les deux composantes du budget. Le premier devra être recherché par le gouvernement à hauteur de 45,6 milliards de gourdes. Un objectif, qui pour le docteur en économie devrait être de 60 milliards de gourdes. Pour y arriver il préconise la modernisation des douanes à travers un ensemble de structures pour combattre systématiquement la contrebande et la corruption, qui constitue une gangrène des recettes de l’État. Eddy Labossière se dit très déçu notamment en ce qui attrait aux dépenses et allocations budgétaires. La part du budget alloué au secteur agricole est estimée à 6.4%. Ce qui selon lui ne permettra pas de secourir les 2.8% de la population en situation d’insécurité alimentaire. Cette allocation au secteur agricole s’inscrit dans la continuité des politiques agricoles des gouvernements antérieurs. Pour ce qui est de l’environnement, seulement 1.4% de ce projet de budget lui sera accordé. Cette faible tranche du budget, selon M. Labossière contraste avec la déclaration de politique générale du premier ministre Garry Conille relative à l’environnement dont l’objectif est d’atteindre 5% de couverture végétale sur une période de cinq ans. Le seul point positif inscrit dans ce budget, pour M. Labossière concerne le secteur éducatif à qui 13,5% du budget national est envisagé. Toutefois l’économiste s’attendait à une part de 15% de ce budget à l’éducation parce que ce secteur fait partie intégrante des priorités du gouvernement. Eddy Labossière préconise un budget national qui devra s’inscrire dans un plan global de développement. Il devra être élaboré par les élites du pays et financé par l’État haïtien.

Jean Michel Cadet Jeanmich83@yahoo.fr