syrie: coupure d'internet

Au lendemain de manifestations monstres dans différentes villes du pays, la situation semblait toujours aussi tendue en Syrie : trois civils ont été tués samedi par les tirs des forces de sécurité qui voulaient disperser une manifestation dans la localité de Jisr al-Choughour, dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué un militant sur place

"Les forces de sécurité ont tiré pour disperser plus de 1000 manifestants sortis protester après les funérailles d'un civil tué vendredi", a-t-il précisé sous le couvert de l'anonymat. "Elles ont ouvert le  feu dans le secteur de la poste à côté d'un bâtiment de la sécurité, tuant trois personnes", a ajouté le militant.

 Et, selon le président l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel-Rahmane, des heurts ont éclaté dans cette ville du gouvernorat d'Idleb, à 330 km au nord de Damas, quand les forces de l'ordre ont voulu disperser des manifestants qui y défilaient en grand nombre. Les journalistes étrangers ne peuvent circuler librement en Syrie, rendant difficile toute vérification des faits sur le terrain.

Internet coupé

Vendredi déjà, au moins 25 personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées vendredi dans la ville de Hama, dans le centre du pays, par les forces de sécurité qui ont tiré pour disperser des dizaines de milliers de manifestants anti-régime. Face à la violence grandissante et à la répression du régime qui ne semble pas s'arrêter, les Etats-Unis montrent de plus en plus leur préoccupation. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est dite "profondément préoccupée" par l'interruption pendant 24 heures d'une grande partie du réseau internet syrien, disant "condamner toute tentative visant à priver les Syriens de leur droit à s'exprimer".

Ce nouvel avatar de la répression en Syrie témoigne de l'ambivalence du régime : mercredi, le président Bachar al-Assad avait annoncé la création d'un organisme chargé de lancer le "dialogue national" et commencé à libérer des centaines de prisonniers politiques pour tenter d'apaiser la contestation qui secoue le pays depuis mars malgré une violente répression. Deux mesures qui apparaissent de plus en plus comme une manœuvre de pure communication dénuée de véritable volonté d'apaisement.