« Nous allons changer Haïti », a proclamé le nouveau président face à une foule massée derrière les grilles des ruines du palais présidentiel.
Lors de son discours inaugural d’une vingtaine de minutes, « Tet Kale » — Tête chauve en créole, son surnom — a égréné quelques éléments de son programme, alternant français, créole et anglais, avançant comme priorité le développement du pays « pour nous faire sortir de la misère » et la fin de l’instabilité politique pour attirer les investisseurs étrangers.
« Nous attendons qu’il fasse ce qui est bon pour nous »
« L’autorité et la justice doivent régner sur le pays tout entier », a-t-il également déclaré.
Michel Martelly a pris soin d’appeler ses compatriotes à la réconciliation après les heurts qui ont suivi les élections tout en rappelant que « la marche vers la victoire aura été longue et douloureuse ».
Un peu plus tôt, le chanteur de 50 ans a prêté serment, jurant « devant Dieu et devant la nation d’observer fidèlement la constitution et les lois de la République » dans un bâtiment construit pour l’investiture dans le centre de Port-au-Prince.
Seuls les flashs des photographes ont permis d’entrevoir son costume bleu marine et sa cravate rouge, une panne d’électricité ayant plongé dans l’obscurité le bâtiment.
Michel Martelly a ensuite reçu l’écharpe présidentielle aux couleurs d’Haïti des mains du président de l’Assemblée nationale, maître de la cérémonie, qui l’avait lui-même reçue du président sortant René Préval.
Rejoint par sa femme Sophia et ses quatre enfants, le nouveau président a été applaudi par une centaine de parlementaires haïtiens, des anciens ministres de l’équipe Préval ainsi que par des membres de délégations étrangères.
Parmi eux le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, l’ancien président américain Bill Clinton et une dizaine de chefs d’Etats étrangers comme le président de la République dominicaine voisine Leonel Fernandez.
Les anciens présidents d’Haïti revenus d’exil cette année, Jean-Bertrand Aristide et Jean-Claude Duvalier, n’avaient pas été invités à la cérémonie.
Des milliers d’Haïtiens s’étaient massés devant le palais brandissant des pancartes en l’honneur de leur nouveau président « Viv Tet Kale », « Bienvenue Prezidan Martelly ».
« Nous sommes au chômage nous avons faim, nous sommes confrontés à toutes sortes de problèmes, nous attendons qu’il fasse ce qui est bon pour nous », a confié à l’AFP Marie-Edith Saintil, une femme d’une trentaine d’années accrochée aux grilles du palais.
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