Le gouvernement Martelly-Conille semble vouloir accorder une grande importance au secteur touristique. Les diverses interventions du Président de la République lors de forums, de grandes réunions internationales, et le choix de d une militante du tourisme, Stéphanie Balmyr Villedrouin en disent long. Du reste, l’articulation faite par le nouveau Premier ministre Garry Conille, lors de la présentation de l’énoncé de sa Politique générale nous porte à réfléchir sur l’avenir du secteur, sous l’administration Martelly-Conille.
M. Conille,lors de son intervention au Parlement, devant le Sénat, dans la nuit du 15 au 16 octobre 2011, a d’abord commencé – en s’attaquant à la problématique du tourisme – par faire l’état des lieux du tourisme en Haïti, puis les perspectives générales qui peuvent conduire au développement du secteur.Il a souligné que bien qu’ « Haïti ait été l’un des premiers pays de la région Caraïbe à avoir compris l’importance du tourisme dès le début des années 1950, il n’a fait depuis lors qu’accumuler du retard par rapport à ses voisins ».
Tout en faisant remarquer que le secteur touristique ne contribue que très peu au PIB, comparativement aux autres pays de la Caraïbe, le Premier ministre trouve que la position d’Haïti (située entre quatre pays : Les Bahamas, Cuba, La Jamaïque et la République dominicaine) est pourtant propice au développement touristique. D’autant plus que ces pays à eux seuls accueillent annuellement quatorze millions (14,000,000) de visiteurs qui y dépensent dix sept milliards (17, 000, 000,000) de dollars américains.
Même si, selon lui, le nombre de touristes en Haïti a augmenté, à partir de 2006- 2007, le problème du tourisme n’a cessé de constituer une préoccupation pour les opérateurs du secteur. Il reconnait aussi que les nombreuses erreurs du système et les conseils que les pays émetteurs fournissent à leurs ressortissants et même à des Haïtiens de la diaspora, ont contribué à ternir l’image du pays.
L’idée aujourd’hui, selon le nouveau Premier ministre, est la mise en oeuvre d’actions concrètes en vue de replacer Haïti sur la carte touristique mondiale. A cet effet, des projets importants seront élaborés tels que la mise en place d’un Office du Tourisme dans chaque département géographique du pays, l’ouverture d’écoles supérieures de formation pour les métiers du tourisme, la création de l’Observatoire national du tourisme et la construction dans le cadre d’un partenariat Ministère du Tourisme/Ministère de l’environnement de deux aires protégées dans la zone de la Côte des Arcadins et dans le département de la Grand’Anse, dans une perspective, selon M. Conille, de préservation des écosystèmes marins de ces régions.
Rendre le site de Labadie, dans le Nord, profitable à l’Etat haïtien, en lui permettant de générer plus de dix millions (10, 000,000) de dollars américains ; encourager les secteurs complémentaires au tourisme à investir, en vue de faciliter la création d’emplois, mettre le tourisme au service de l’agriculture, de l’artisanat et de la construction immobilière ; faire d’Haïti une destination touristique fascinante, en encourageant un tourisme alternatif qui s’établira sur l’histoire, la culture, le social et l’écologie ; renforcer la capacité des professionnels du secteur tout en valorisant le potentiel des différentes régions du pays ; sontautant de points mentionnés par le Premier ministre Conille, lors de la présentation de sa déclaration de politique générale.
Le Président Martelly est convaincu que le tourisme est un élément fondamental au développement d’Haïti. En dépit de toutes les crises économiques et financières que l’on connait, ce marché est encore concurrentiel, et il faut en encourager des investissements directs étrangers dans les années qui viennent surtout au niveau de l’hôtellerie.
Toutes les démarches de ce nouveau gouvernement en faveur du secteur touristique, s’inscrivent dans un unique objectif : faire d’Haïti une destination touristique de choix et capter une part du marché touristique des Grandes Antilles. Ensuite, les actions porteront sur l’augmentation du nombre de touristes arrivant en Haïti et le développement de trois pôles touristiques, dans les régions à fort potentiel touristique, qui seront organisés en zones économiques intégrées (ZEI).
L’actuel ministre du Tourisme, Stéphanie B. Villedrouin va devoir mettre en application toute cette vision moderne du tourisme haïtien. Elle aura aussi pour tâche d’encadrer les associations locales travaillant dans l’éco-tourisme et l’économie « solidaire », comme l’a promis Garry Conille ; et elle encouragera entre autres des projets de construction de zones protégées et de villages agro-touristiques dans les zones rurales.
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