70% de la population carcérale en 2011 en Haïti est constituée de personnes en détention préventive prolongée, révèle un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Le rapport titré « Impacts de la détention préventive prolongée sur la société haïtienne » est sorti le 28 octobre 2011.7,254 personnes sont actuellement incarcérées dans les 16 centres de détention d’Haïti, mais seules 2,152 ont entendu leurs peines d’un tribunal.
Les 5,102 autres (soit 70.33% de la population carcérale) sont encore en attente de jugement, souligne le rapport du Rnndh.
L’organisme de défense de droits humains s’insurge contre la systématisation de la détention préventive prolongée par les magistrats instructeurs et les commissaires du gouvernement.
Il s’agit d’une atteinte au principe de présomption d’innocence, dont jouit tout individu, ajoute l’organisme, signalant que certains détenus sont envoyés en prison sans être entendus par les juges.
L’étude, conduite par le réseau, démontre combien la détention illégale prolongée, de pères et de mères de familles, engendrent de nombreuses conséquences, comme : la mendicité, la délinquance (en particulier la délinquance juvénile), la déscolarisation et la prostitution des adolescentes qui se voient obligées de se prostituer pour survivre.
Le désagrègement et la dispersion des familles sont d’autres problèmes occasionnés par l’incarcération prolongée, notamment des parents.
Le Rnddh souhaite une priorisation des enquêtes, avant les arrestations et incarcérations, et de fixer un délai ne dépassant pas deux (2) mois aux juges instructeurs pour finaliser les investigations en cours depuis plusieurs années.
L’organisme de promotion et de défense de droits humains préconise aussi de faire un inventaire des dossiers, en souffrance dans les cabinets d’Instruction, et de porter les juges d’instruction à accorder une attention soutenue aux détenus, incarcérés loin des juridictions où ils ont été jugés.
La réalisation des assises criminelles spéciales, tout au cours de l’année judiciaire 2011-2012, dans le but de régulariser la détention et la construction de nouvelles prisons respectant les normes internationales en matière de détention, sont également recommandés par le réseau national de défense de droits humains.
Alter Presse
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