Dans son intervention, somme toute, plus académique que politique, le Ministre des Haïtiens vivant à l'étranger a fait un véritable plaidoyer en faveur de l'intégration des Haïtiens d'ailleurs dans les postes décisionnels du pays.
« Cette journée est très importante. Elle devrait permettre aux dirigeants de définir une politique de la migration, a soutenu le titulaire du MHAVE. Le reniement de la nationalité, le refus d'accepter les personnes d'ascendances haïtiennes en terre dominicaine par exemple, sont fonction de cette absence de politique de migration», a-t-il renchéri.
M. Supplice a expliqué qu'au début, Haïti était un pays d'immigration. Ce sont des citoyens venus d'ailleurs, qui ont peuplé cette terre qu'on appelait Ayiti Kiskeya ou Bohio. Et après la proclamation de l'indépendance, le processus s'est poursuivi. L'émigration a débuté timidement à la fin du 19e siècle pour connaitre une grande expansion au début du 20e siècle.
Le sociologue regrette que la terre des Tainos soit devenue un pays de forte émigration, parce que, selon lui, « on n'a jamais garanti le minimum de bien-être aux citoyens afin qu'ils restent dans le pays ».
Notons que des réflexions ont germé au MHAVE, autour de la participation effective des migrants à la vie politique du pays. Il convient d'abord :
- D'identifier les Haïtiens qui vivent à l'extérieur ;
- D'entretenir de meilleurs rapports avec les élus d'ascendance haïtienne dans leurs pays d'accueil ;
- De prévoir l'intégration des Haïtiens vivant à l'étranger dans une logique de retour à la terre natale.
De son côté, Patrick Camille, responsable des affaires juridiques du Groupe d'appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR), a estimé que le fait de faciliter le vote à l'étranger par l'identification de la diaspora, est l'un des outils à la participation active de cette communauté à la vie publique de leur pays, mais pas le seul. Les compatriotes de l'étranger réclament cette participation et leur lutte est légitime. Elle n'entend plus participer seulement par le transfert d'argent. Leurs revendications vont plus loin.
Soulignons que les Haïtiens de l'étranger se sont toujours positionnés en faveur des luttes démocratiques et contre la discrimination. Qu'on se rappelle la grande manifestation tenue à New York le 20 avril 1990 contre la discrimination et la stigmatisation, ou les luttes menées entre 1991 et 1994 pour le retour à « l'ordre constitutionnel », après le coup d'État militaire contre l'ancien président Jean-Bertrand Aristide.
Par-dessus tout, les Haïtiens vivant à l'étranger gardent un lien étroit avec leurs racines, ils célèbrent les fêtes nationales haïtiennes comme celle du drapeau, ou de la bataille de Vertières... d'autre part, la diaspora se fait aussi une opinion de ce qui se passe en Haïti. Ils interviennent dans les émissions de libre tribune et analysent l'actualité en Haïti depuis l'étranger...
Par ailleurs, la coordonnatrice du bureau exécutif du GARR Colette Lespinasse a fait ressortir la réticence des autorités haïtiennes à accorder la naturalisation à des familles d'immigrants qui, après plusieurs décennies, ou plus d'un centenaire dans le pays, ne sont pas acceptées comme des Haïtiens à part entière. La révocation du mandat de Sénateur du Nord-Est, M. Rudy Boulos par refus d'accepter sa citoyenneté haïtienne et le film documentaire titré : Un certain bord de mer, laissent entrevoir tout le poids de ce rejet.
A cela, le ministre Supplice déploré qu'en 208 ans d'existence comme nation, nous n'avions pas pu accorder la naturalisation à 4,000, personnes. Il n'est pas normal, selon lui, qu'après 140, 150 ans de présence sur le sol, une famille vivant en Haïti ne puisse obtenir sa citoyenneté. Ils sont des Haïtiens comme tous les autres.
La cérémonie s'est terminée par une remise de certificat « Honneur et de Reconnaissance » à des personnalités qui ont œuvré pour le respect des droits des migrants. Cette distinction décernée à titre posthume à Sonia Pierre, à Colette Lespinasse et à Sœur Claire Bernard, exprime la haute appréciation du gouvernement haïtien à leur égard.
HL/ HaïtiLibre
Je vis en diaspora, donc je comprends tres bien ces problemes MAIS, j'aimerais attirer l'attention sur la la citoyennete. J'ai rencontre en Floride une jeune femme nee en Floride de pere et mere Haitiens, se considerant Haitienne MAIS jamais declaree dans une Ambassade ou Consulat Haitien.
RépondreSupprimerJ'aimerai attirer l'attention des internautes que tous les pays EXIGENT que leurs citoyens ayant des enfants qui naissent en terre etrangere, DECLARENT ces enfants dans un delai bien specifique.
Nos citoyens n'ont pas les informations indispensables pour remplir leurs devoirs. Nos Consulats et Ambassades n'ont pas les employes qualifies pour rendre les services dus a la population vivant a l'etrenger. (Voila un autre cas ou nous devons avoir des "fonctionnaires" bien prepares et non pas mis en poste par chaque gouvernement montant--)
Il y a egalement des lois et reglements bien precis pour acquerir une citoyennete.
N'inventons pas la roue, appliquons les Lois.
Beaucoup d'HAITIENS ayant ete obliges d'emigrer dans les annees 60 ont toujours refuse de se naturaliser dans leur pays d'acceuil, malgre la perte de possibles avantages: meilleurs postes, meilleurs salaires, etc..
Si le passeport Haitien n'est pas ASSEZ bon pour certaines personnes pendant la majorite de leur vie MAIS devient une NECESSITE en politique vous ne pouvez pas faire une exception !!!!