Le président du Sénat, Dieuseul Simon Desras
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Je réitère mon estime au Sénateur Rodolphe Joazile dont nous avons apprécié le travail en tant que Président du Sénat, au Sénateur Lambert pour son humanisme et son courage, à vous tous, chers collègues.
J’ai une pensée spéciale pour les familles de toutes celles et tous ceux que le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a emportés. Ne les oublions pas. Travaillons à ce que plus jamais une catastrophe naturelle ne fasse autant de victimes dans notre pays. A ceux qui sont encore sous les tentes je dis de tenir bon. La république ne peut pas, ne doit pas vous oublier. Je partage la souffrance des familles des victimes du choléra. Je pense enfin à celles et ceux qui se sont entièrement donnés en vue de l’instauration et l’épanouissement de notre démocratie.
Nous sommes à un moment critique de notre histoire de peuple où le renouvellement national qui nous incombe à tous est plus qu’une nécessité. C’est un impératif. Chaque haïtienne et chaque haïtien doit y apporter sa noble contribution au nom des générations futures.
Le Sénat doit jouer son rôle dans le progrès d’Haïti. Je ne serai pas au service d’un clan mais de la République. Au travers de mon combat politique, je me suis toujours opposé aux discriminations de tous ordres, aux disparités économiques et sociales. Je ne cesserai mon combat contre la misère, la faim, l’analphabétisme et l’inégalité entre les femmes et les hommes. Le Sénat est à mon goût trop masculin. Il est scandaleux de constater si peu de femmes dans les instances dirigeantes nationales de notre pays.
Aujourd’hui plus que jamais les départements que nous représentons attendent de nous beaucoup de choses. Ils aspirent à une décentralisation effective, à un développement réel. La jeunesse de nos territoires respectifs exige une meilleure prise en charge. Les jeunes veulent étudier, travailler, s’épanouir. Ils attendent de nous que nous leur redonnions le pouvoir de rêver, de dessiner un avenir meilleur, de pouvoir se projeter sans crainte dans le futur. Il est de notre devoir à tous de combler leurs attentes.
La démocratie moderne est représentative. C’est-à-dire nous, représentants de la nation, exerçons le pouvoir pour le peuple, au nom du peuple. Qui peut mieux que nous défendre les intérêts du peuple que nous représentons? C’est en agissant dans le sens de sa volonté, en légiférant dans le sens de ses aspirations, en veillant à ce que le gouvernement prenne des décisions allant dans le sens de l’intérêt de la nation que nous faisons convenablement notre travail.
La démocratie exige la concordance entre les actions des différents pouvoirs de l’Etat. C’est aussi un principe républicain. Il est grand temps que les textes de lois votés par le parlement cessent de dormir dans les tiroirs de la présidence. Il est du devoir du Président de la République d’en assurer le suivi.
Nous ne pouvons concevoir une démocratie dans laquelle les élections n’ont lieu à échéances régulières comme l’exige notre Constitution. Les élections pour le renouvellement du tiers du Sénat et les collectivités territoriales doivent avoir lieu dans le plus bref délai. C’est ainsi que la démocratie se consolidera.
Depuis les dernières élections, quatre de nos circonscriptions sont en souffrance. Au nom du principe d’égalité des territoires, du respect du vote des électeurs ce vide est intolérable. Il est impérieux que le parlement fonctionne à plein effectif, pour que toutes les entités territoriales soient convenablement représentées. Une commission parlementaire a préparé un rapport à ce sujet. Aussitôt soumis à l’assemblée nationale, l’exécutif devra prendre les décisions qui s’imposent.
En tant que sénateurs de la République grandes sont nos responsabilités collectives et individuelles. Nous avons la responsabilité de faire et de défaire la loi. Autrement dit, d’édicter les normes régissant le vivre ensemble et le fonctionnement des institutions de l’Etat. Nous avons également pour fonction de contrôler les actions du gouvernement de notre pays. Ces deux axes de responsabilités doivent être conduits avec le plus grand sérieux et la plus grande détermination.
Le principal souci d’un bon parlementaire est le bien commun, la bonne gestion des affaires publiques et le service de tous les haïtiens. C’est ainsi qu’il remplit convenablement sa fonction de sénateur qui revêt un devoir politique et une obligation morale, conformément au règlement intérieur du Sénat.
Créer une atmosphère sereine, propice à la consolidation de notre jeune démocratie ; mener des réflexions sur l’état de notre pays notamment du point de vue normatif nous permettant de le doter de lois conformes à l’évolution de la société et à nos aspirations en tant que nation; œuvrer contre les disparités sociales ; structurer la communication du sénat ; renforcer la diplomatie parlementaire ; rendre le parlement proactif , dynamique et plus efficace ; rendre notre travail visible à la nation ; rapprocher le sénat des électeurs ; le moderniser sont, entre autre, des chantiers que je vous invite à mettre sur pied incessamment.
C’est en faisant des choix politiques clairs, en délibérant avec dignité, élaborant de bonnes lois que le parlementaire, comme l’aurait formulé le Général de Gaulle, aide son pays à avancer.
Nous avons tous, chers collègues parlementaires, conscience de l’importance de notre travail pour le développement national et l’enracinement de la démocratie. Il est impératif que nos séances de travail se tiennent régulièrement, que nous soyons ponctuels. Le Bureau du Sénat fera en sorte que chaque parlementaire ait la possibilité réelle d’exercer ses attributions. Ainsi nous donnerons un meilleur destin à notre Haïti chérie. Ce que des dirigeants éclairés, sachant exercer leurs attributions avec sérieux et dignité, donnent à la nation l’histoire le lui rend toujours.
Dessinons avec clairvoyance la trajectoire que doit prendre notre nation. Montrons-nous dignes de la confiance de nos électeurs, prouvons aux citoyens que voter sert effectivement à quelque chose.
Rassurez-vous, chers collègues, me montrer digne de votre confiance, est désormais mon crédo.
Simon D. Desras Président du Sénat
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