L'actualité politique haïtienne dominée par l'investiture du nouveau président Joseph Michel Martelly a eu des répercussions profondes sur la 13e édition du festival. Personnalité très notoire du milieu musical haïtien, l'ex-président du Compas a retenu plusieurs ex-collaborateurs musiciens et fidèles du HCF à Port-au-Prince à l'occasion des manifestations marquant son investiture.
Une des absences les plus marquées de cette édition est le groupe T-Vice, un inconditionnel du festival qui, ce samedi 14 mai, a préféré les décors du Plais national au podium du Bicentennial. D'autres musiciens comme Michael Guirand, Richard Cavé, Carlo Vieux de Carimi et Shabba de Djakout Number One ont fait le va-et-vient entre Port-au-Prince et Miami ce même jour afin d'honorer les deux rendez-vous.
Parmi les groupes musicaux ayant animé la 13e édition, on peut citer des moins connus comme 5 Etoiles, X-Tassy, Gabel, Original H, TPO Dream Team (hip-hop). Puis des artistes plus connus comme Robert Charlot and Friends, Mika Ben, Cubano surnommé le parrain du Compas. Enfin, des groupes qui se passent de présentation dans l'industrie musicale haïtienne dont Disip, Zenglen, Nu-Look, Harmonik, Carimi, Djakout Number One et Kreyol La.
Les appréhensions qui planaient sur la réussite de HCF 2011 ne transpiraient pas sur le site de l'événement où le décor était bien planté et la sécurité garantie pour cette manifestation qui s'apparente de plus en plus à un témoignage d'allégeance des Haïtiens d'ici et d'ailleurs au drapeau.
Pour les premiers arrivés sur le site du festival, le Bicentennial Park ressemblait à un énorme marché à ciel ouvert, où l'alimentation et l'habillement constituaient la majorité des produits exposés, ou un espace de promotion de produits et services disponibles à Miami ou en Haïti.
L'autre attraction de la 13e édition du HCP est le défilé des ''flag girls''. Habillées aux couleurs du bicolore haïtien, ces dernières qui semblaient concourir pour le prix de la tenue la plus osée n'ont pas manqué d'attirer les regards.
Digicel, American Airlines et CAM Transfert, les trois principaux sponsors n'ont pas fait dans la dentelle. En témoignent leur présence très remarquée sur des stands ou à travers des supports humains représentés par des jeunes filles ravissantes parées aux couleurs de leur institution respective. Leurs allées et venues ont ravi les participants et constitué une animation sur le site avant le début du spectacle.
Le festival, à proprement parler, a débuté vers les 5h 00 p.m. dans un park clairsemé. Comme de coutume, ce sont les groupes les moins connus qui ont sonné la charge. La première formation à se jeter dans l'arène est 5 Etoiles, suivie d'une autre formation composée de jeunes gens dénommée X-Tassy. Gabel, comme à son habitude, a mis un peu d'animation mais l'affluence encore maigre ne répondait pas. Original H, le seul groupe haïtien de Paris connu dans le milieu pour avoir pris part deux ou trois fois au festival au cours de ces dernières années, a tenté d'animer le public très récalcitrant du Park. Après, ce fut le tour de TPO, un groupe à tendance hip-hop très prisé en Floride.
Au fur et à mesure que s'égrène le temps et que les deux maitres de cérémonie Kako et DJ Griot appellent les nouveaux groupes et artistes à investir le podium, le Bicentennial se remplissait peu à peu. Robert Charlot and Friends, Cubano dénommé le parrain du Compas et Mika Ben ont apporté leur grain de sel avant l'apparition de Gazzman Couleur et son Disip. En trois interprétations (For ever young, I wanna be a super star, Persérance) l'interprète de Legacy a réveillé le Bicentennial. Avant de céder la place, taquin comme lui seul, il a lancé à ses concurrents des flèches empoisonnées qui ont fait pouffer de rire le public du Park.
Enfin du spectacle
Jusqu'à cet instant du programme, les groupes musicaux se sont contentés d'exécuter leur partition et de quitter le podium. Il a fallu attendre l'arrivée de Zenglen pour que le public puisse enfin voir du spectacle live bien préparé. En effet, les interprètes de 5 Continents se sont amenés avec un trio de danseuses en tenue décontractée. Par quelques tours de reins, ces belles ont chaviré le Park.
Comme pour sensibiliser les couples au dialogue et à la tempérance, les 5 Etoiles, à la surprise générale, ont simulé une scène où ils ont fait envahir le podium par une femme en colère qui est venue s'en prendre à Pozo, son mari trompeur. Il s'ensuit des échanges acides entre les deux conjoints qui ont failli en venir aux mains n'était l'intervention d'un médiateur, Kenny Desmangles, qui les a invités à prendre le chemin du dialogue au lieu de celui de la violence. A l'actif du groupe emmené par le maestro Ritchy, il faut noter aussi la performance du jeune keyboardite qui s'est illustré dans un show de danse avec le lead vocal Kenny et que le public a bien apprécié.
Après la belle prestation de Zenglen, le Bicentennial Park a accueilli un autre poids lourd de l'industrie musicale haïtienne, Nu-Look. Sans fard, la bande à Arly a entamé sa partition avec son tube Compétition interprété par Pipo. Ensuite, Arly Larivière a pris le relais pour entonner, sans accompagnement, Is it real et et un autre tube (dont le titre m'échappe), avant de remettre le micro à Pipo pour annoncer la sortie prochaine du nouvel album de Nu-look. Le groupe a conclu sa prestation avec So What. C'était aussi l'occasion pour Pipo de montrer tout son talent de danseur-créateur à travers une danse dénommée Gorille qu'il a créée et exécutée pour le plaisir des occupants du Park.
Dans n'importe quel autre spectacle, cette performance de Nu-Look aurait pu être acceptable. Cependant, pour un événement de la trempe de HCF, les mélomanes connaisseurs attendaient mieux d'une formation du calibre de Nu-Look qui, en termes de spectacle, n'a pas épaté le Bicentennial samedi dernier. Continuer >
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