Pour Mirlande Hyppolite Manigat, l’ex candidate défaite à la Présidence, « Ce n'est pas la quantité de pièces qui vont prouver que le concerné répond à toutes les exigences de la Constitution » Mirlande Manigat [qui n’a pas eu connaissance des pièces déposées], reste malgré tout convaincue, que le Dr Garry Conille ne réunit pas les conditions constitutionnelles ayant rapport à la résidence, ni à ses obligations fiscales. Selon elle, « Il est clair que M. Garry Conille n'a pas résidé dans le pays durant ces cinq dernières années de façon consécutive », balayant d’un revers de la main, la thèse selon laquelle il serait un diplomate « Il n'est pas un agent diplomatique. On ne saurait brandir en sa faveur la convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui octroie certains privilèges et immunités à ces personnalités. Ceux qui font référence à cette convention ne savent pas de quoi ils parlent » Dénonçant la position de certains parlementaires qui se seraient montrés prêts à voter en faveur du choix du Chef de l’État, sous prétexte que le pays ne peut plus continuer à fonctionner sans un gouvernement, elle rappelle que « La Constitution haïtienne a beaucoup de failles, il faut l'avouer, mais il faut la respecter »
Me. Gervais Charles, bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince affiche une position favorable au Premier Ministre désigné, il ne croit pas que le choix du Dr Conille, soit un choix imposé, « ...c'est un choix qui a peut être été suggéré, mais je ne crois pas que ce choix est été imposé [...] Je trouve que le choix du Dr. Garry Conille est nettement mieux que les deux précédents et je pense que Garry Conille peut véritablement être un rassembleur, pour que tout le peuple haïtien comprenne, qu'il a un avenir et, qu’il doit travailler ensemble pour aboutir à ce que nous voulons [...] Garry Conille s'est toujours comporté véritablement comme une personne de la majorité [...] » Concernant l’article 157, en particulier l’aspect concernant la résidence du candidat désigné, Me Gervais pense que cela «... dépendra de l'interprétation que les parlementaires vont faire de l'article 157, parce que cela dépend quand même du Parlement. Mon interprétation, c'est que la Constitution ne prévoit pas toutes les choses, la Constitution ne prévoit pas le cas des Ambassadeurs qui travaillent pour Haïti à l'étranger, la Constitution ne prévoit pas d'autant plus, le cas des fonctionnaires internationaux.[...] Le Dr. Conille a un lien très solide avec Haïti [...] et je pense qu'il a sa résidence au niveau d'Haïti et qu'il ne l’a jamais perdu. Selon mon interprétation personnelle, le domicile du Dr. Conille est en Haïti, toutefois, ce point devra être décidé par le Parlement car c'est l’une de ses attributions...»
Le Député Fritz Chéry, Président du bloc « Rassemblement des Parlementaires pour le Changement » (RPC), à la Chambre basse, se dit très confiant que le Premier Ministre désigné, soit ratifié par la majorité des Députés du RPC. Il reste toutefois convaincu, que derrière cette candidature se cache la main invisible de l’Internationale « Tenant compte des vagues de déclarations précipitées de certains de mes collègues en faveur du Dr Conille, il est évident que des décisions ont été déjà arrêtées. » Au sujet de la question de la résidence du Dr Conille, le Député Chéry dit ne pas avoir les compétences pour se prononcer, estimant qu’il semble exister un conflit entre la Charte des Nations unies et la Constitution haïtienne, il propose de consulter des spécialistes en droit international sur cet aspect . Nuançant pour conclure sa position, il souligne qu’« Il ne suffit pas d’avoir une tête bien pleine pour devenir Premier Ministre, il faut aussi des expériences politiques et une bonne connaissance de la réalité... »
HL/ HaïtiLibre
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