Le 18 novembre prochain, le pays sera officiellement doté d’une nouvelle force de sécurité publique. Si pendant longtemps l’exécutif a cogité sur son appellation, aujourd’hui le voile est levé : ce sera les forces armées. Selon le président, l’armée
Déjà, dans différentes régions du pays, de nombreux jeunes s’entrainent pour intégrer cette force. Mais, avec la réticence de l’international, d’aucuns s’interrogent sur l’effectivité de cette force. Le Chef de l’État a annoncé qu’elle jouera un rôle prépondérant dans le contrôle des frontières et la lutte contre le grand banditisme. Rappelons que depuis l’année 2003, Haïti fait l’objet d’un embargo sur la vente des armes.
Qui prend les décisions, en Haïti ? Suivant M. Martelly, c’est lui qui décide en dernier recours. Pourtant à en croire le quotidien américain, the Washington Post, le président n’est pas seul maitre à bord. Dans son éditorial publié en date du 16 octobre 2011, le journal a encore une fois fustigé le comportement du président Martelly et dénoncé le projet du retour de l’armée. Les éditorialistes ont rappelé au chef de l’État qu’Haïti avait d’autres priorités.
Les contentieux entre l’armée et la population n’ont pas encore été vidés. Selon l’éditorial, l’armée a toujours été un instrument de répression sanglante et de violation des droits de l’homme en Haïti. L'armée d’Haïti a été dissoute en 1995 par le président Jean-Bertrand Aristide et pour de bonnes raisons, rappelle le Post. Quatre ans plus tôt, poursuit-il, M. Aristide était le dernier de beaucoup de leaders haïtiens dont les mandats ont été violemment interrompus par des officiers de l’armée.
Le séisme a empiré une situation déjà au bord de l’explosion. Les besoins d’Haïti sont devenus plus nombreux, sa reconstruction dépend de l’aide internationale. Par conséquent, insiste les éditorialistes, la reconstitution d’une armée n’est ni de près, ni de loin la plus grande des priorités d’Haïti. Pourtant, c’est ce que compte faire le président Michel Martelly, déplorent-ils.
« M. Martelly, un novice en politique, entré en fonction cette année, a soutenu que la nouvelle armée haïtienne ne ressemblerait pas à l’ancienne ». Il a affirmé, poursuit l’éditorial, que la nouvelle force serait utilisée principalement pour répondre aux catastrophes naturelles et pour combattre les trafics de drogue et la contrebande.
Les raisons évoquées par M. Martelly qui justifieraient la création de cette nouvelle force sont empreintes à première vue de bonnes intentions. Toutefois, fait remarquer les éditorialistes, il serait naïf de croire le président qui, affirment-ils, entretient des liens étroits avec des groupes de droite, y compris les alliés de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, dont le régime a fait subir des abus atroces à la population haïtienne.
La tentation doit être forte pour le président Martelly de regrouper un groupe de loyalistes au sein d’une armée qui lui serait redevable et hostile à ses rivaux, persistent les journalistes du Post. La milice rose dénoncée par le sénateur du Nord, Moïse Jean Charles, et qui accompagnera cette force est un autre sujet de préoccupation pour les anti-armées. Le secret qui entoure la formation de cette institution, qui se devra d’être gardienne de la souveraineté nationale, ne laisse entrevoir, dit-on, rien de bon.
Les coûts de départ pour établir une armée sont évalués à 95 millions de dollars, c'est une somme énorme dans un pays dont le budget annuel excède à peine 1 milliard de dollars. Les sources de financement n’ont pas encore été clairement établies. Les bailleurs traditionnels d’Haïti ont d’ores et déjà refusé de financer une quelconque force armée, rappelle encore les éditorialistes. Ces derniers plaident pour un renforcement de la police nationale d’Haïti. Les fonds, martèlent le journal, ne proviendront en aucun cas des États-Unis, ni des autres pays donateurs.
Cet argent pourrait être mieux utilisé dans la lutte contre le choléra, pour enlever les décombres, reloger des milliers de sans-abris et reconstruire des ministères à Port-au-Prince, précise le Post.
Haïti a un problème de criminalité. Sa police de 8,400 hommes est insuffisante pour solutionner les problèmes de sécurité pour une population de plus de 9 millions de personnes. Ce serait mieux que M. Martelly s'attèle à renforcer et à professionnaliser la police au lieu de penser à reconstituer une institution si étroitement identifiée à la violence, la terreur et la répression qui a bouleversé Haïti pendant des années, a conclu, le journal
Les contentieux entre l’armée et la population n’ont pas encore été vidés. Selon l’éditorial, l’armée a toujours été un instrument de répression sanglante et de violation des droits de l’homme en Haïti. L'armée d’Haïti a été dissoute en 1995 par le président Jean-Bertrand Aristide et pour de bonnes raisons, rappelle le Post. Quatre ans plus tôt, poursuit-il, M. Aristide était le dernier de beaucoup de leaders haïtiens dont les mandats ont été violemment interrompus par des officiers de l’armée.
Le séisme a empiré une situation déjà au bord de l’explosion. Les besoins d’Haïti sont devenus plus nombreux, sa reconstruction dépend de l’aide internationale. Par conséquent, insiste les éditorialistes, la reconstitution d’une armée n’est ni de près, ni de loin la plus grande des priorités d’Haïti. Pourtant, c’est ce que compte faire le président Michel Martelly, déplorent-ils.
« M. Martelly, un novice en politique, entré en fonction cette année, a soutenu que la nouvelle armée haïtienne ne ressemblerait pas à l’ancienne ». Il a affirmé, poursuit l’éditorial, que la nouvelle force serait utilisée principalement pour répondre aux catastrophes naturelles et pour combattre les trafics de drogue et la contrebande.
Les raisons évoquées par M. Martelly qui justifieraient la création de cette nouvelle force sont empreintes à première vue de bonnes intentions. Toutefois, fait remarquer les éditorialistes, il serait naïf de croire le président qui, affirment-ils, entretient des liens étroits avec des groupes de droite, y compris les alliés de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, dont le régime a fait subir des abus atroces à la population haïtienne.
La tentation doit être forte pour le président Martelly de regrouper un groupe de loyalistes au sein d’une armée qui lui serait redevable et hostile à ses rivaux, persistent les journalistes du Post. La milice rose dénoncée par le sénateur du Nord, Moïse Jean Charles, et qui accompagnera cette force est un autre sujet de préoccupation pour les anti-armées. Le secret qui entoure la formation de cette institution, qui se devra d’être gardienne de la souveraineté nationale, ne laisse entrevoir, dit-on, rien de bon.
Les coûts de départ pour établir une armée sont évalués à 95 millions de dollars, c'est une somme énorme dans un pays dont le budget annuel excède à peine 1 milliard de dollars. Les sources de financement n’ont pas encore été clairement établies. Les bailleurs traditionnels d’Haïti ont d’ores et déjà refusé de financer une quelconque force armée, rappelle encore les éditorialistes. Ces derniers plaident pour un renforcement de la police nationale d’Haïti. Les fonds, martèlent le journal, ne proviendront en aucun cas des États-Unis, ni des autres pays donateurs.
Cet argent pourrait être mieux utilisé dans la lutte contre le choléra, pour enlever les décombres, reloger des milliers de sans-abris et reconstruire des ministères à Port-au-Prince, précise le Post.
Haïti a un problème de criminalité. Sa police de 8,400 hommes est insuffisante pour solutionner les problèmes de sécurité pour une population de plus de 9 millions de personnes. Ce serait mieux que M. Martelly s'attèle à renforcer et à professionnaliser la police au lieu de penser à reconstituer une institution si étroitement identifiée à la violence, la terreur et la répression qui a bouleversé Haïti pendant des années, a conclu, le journal
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