M. Le Cruerre, l'un des directeurs de l'organisation, a déploré que, malgré le soutien financier et technique de la communauté internationale, reçu le gouvernement haïtien, les changements nécessaires pour améliorer le système judiciaire et pénitentiaire n'ont pas été faits.
« Le système judiciaire n'est pas efficace, est extrêmement lent et continue de souffrir de faiblesses fondamentales : la corruption, la mauvaise application des lois et des accords... »
Les cas d'abus de la part des organes et des membres des forces de sécurité, les détentions arbitraires avec un usage « excessive » de la force et les détention prolongée des « présumés accusés », « n'ont rien de nouveau en Haïti » déplore-t-il.
Concernant la situation dans les prisons et les commissariats de police, « l'ensemble du système est un échec ». L'ACREDH a constaté que les conditions sont « dégradantes », qu'il n'y a pas assez de nourriture ou d'eau potable, les installations d'assainissement et d'accès aux soins médicaux sont déficiente, et il y a des difficultés à accéder aux soins de santé...
« Les procureurs prennent plusieurs mois avant de présenter aux détenus les causes », il y a des cas en attente de procès depuis 2009.
M. Le Cruerre dénonce également « la complicité, la corruption et le manque d'effectif » pour mener une politique pénitentiaire approprié, car parmi les 4,217 personnes en attente de jugement, la plupart sont incarcérés pour des délits mineurs.
Il a également parlé de la situation des enfants qui selon la loi haïtienne ne devrait « en aucun cas » être emprisonnés, la loi prévoit des centres de réhabilitation.
Pour sa part, le Représentant permanent d'Haïti auprès de l'OEA, Duly Brutus, a déclaré que le nouveau gouvernement vient de s'installer, et qu'il n'existe pas de directives, mais a dit qu'il était conscient de la « faiblesse » et des « besoins » de la justice haïtienne, ajoutant que « l'établissement de la primauté du droit est l'un des piliers de la politique du président Martelly. »
Hier à l'occasion de la journée mondiale des prisonniers, Yanick Mézil, la nouvelle Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes accompagnée de la doyenne du tribunal civil, Jocelyne Casimir, du sénateur et Président de la commission justice et sécurité du sénat Youri Latortue et d'un représentant de la Minustah a effectué une visite à la prison pour femmes de Pétion-ville. La Ministre a promis d'intervenir pour que les détenues qui ont déjà purgé leur peine puissent retrouver la liberté.
HL/ HaïtiLibre
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