Crise : Premier ministre convoqué et membres de son équipe interpelés au Sénat

Le premier ministre Garry Conille et d’autres membres du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) sont convoqués ce samedi matin au Sénat où sont interpelés dans l’après-midi, le ministre de la Justice, Josué Pierre-Louis, et le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Michel Brunache.

Garrry Conille doit être accompagné du ministre de l’Intérieur Thierry Mayard Paul et le directeur général de la police nationale Mario Andrésol et le secrétaire d’Etat à la sécurité publique Réginald Delva.
« Cette mesure, a indiqué Joazile, permettra à l’assemblée d’acquérir des informations supplémentaires sur les incidents liés à l’arrestation du député Arnel Bellizaire (sans considération de son immunité parlementaire) afin qu’elle soit édifiée davantage avant de prendre des décisions », indique le président du Sénat, Rodolphe Joazile.
La séance d’interpellation a débuté le 3 novembre. Le Bureau de l’Assemblée des sénateurs, à la demande du sénateur Steven Benoit, a adopté une suspension de la séance après plus de 7 heures de discussions infructueuses.
Josué Pierre-Louis et Michel Brunache, ce dernier s’étant rendu quand-même au Sénat, ont, chacun, sollicité par écrit un report à la huitaine de la séance.
La mise en discussion, par le bureau du Grand corps, de cette demande a divisé les sénateurs notamment les 16 signataires de la résolution requérant l’interpellation des membres du cabinet ministériel.
D’autres sénateurs ont également souhaité l’élargissement de l’interpellation à d’autres ministres ou la convocation d’autres hauts fonctionnaires de l’administration publique afin de faire la lumière sur la question.
Les activités au Sénat ont lieu dans un contexte de crise politico-judiciaire qui affecte particulièrement les deux branches de l’Exécutif.
Cette situation est créée après l’arrestation et la libération la semaine dernière du député Arnel Bélizaire, dont le chef de l’Etat, Michel Martelly, est considéré comme le maitre d’œuvre.
Martelly, qui a eu maille à partir avec le député, est pointé par les parlementaires, qui l’accusent entre autres de visées dictatoriales.
Martelly est intervenu le jeudi 3 novembre pour faire savoir que la présidence n’a rien à voir « de près comme de loin » avec l’arrestation le 27 octobre de Bélizaire, libéré moins de 24 heures plus tard sans avoir été interrogé par la justice.