Rappelons que de nombreux client de banque voulant retirer des espèces en devises américaines se heurtent soient à un refus ou à une limitation de 500 dollars américains. De nombreux clients sont repartis insatisfaits des institutions bancaires, et pour ceux qui désirent de larges sommes il faut en faire la demande et les fonds sont disponible dans les 48-72 heures.
Eddy Labossière reconnait toutefois qu'Haïti ne fait pas beaucoup d'exportation, ce qui a pour conséquence de ne pas faire rentrer de devise, toutefois il signale que l'économie haïtienne reçoit une quantité considérable de dollars par le biais notamment des transferts d'argent de la diaspora et de la coopération internationale. Un avis partagé par Maxime Charles, le Président de l'Association des Professionnels de Banque (APB) qui a déclaré la semaine dernière «...nos compatriotes de la diaspora, ont également envoyé plus d'argent à leurs parents en Haïti à hauteur d'1.5 milliard de dollars [...] Quand vous regardez les dépôts bancaires en devises américaines, elles ont été en augmentation constante [...] au point que nous avoisinons maintenant les 2 milliards de dollars [...] »
M. Labossière indique également qu'en dépit d'une supposée augmentation des importations de biens au cours des mois de novembre et de décembre, la quantité des entrées de devises ne devrait pas diminuer sur le marché bancaire haïtien, indiquant par la même occasion que « certains clients, à l'abri des restrictions, ont pu retirer de fortes sommes des mêmes institutions bancaires », renforçant ses doutes sur la rareté du dollar et faisant croire à une rareté artificielle.
L'économiste Eddy Labossière suggère que les banques commerciales, qui selon lui gèrent directement le dollar, tirent des profits de la dépréciation de la gourde en raison de leurs actifs exprimés en dollar, spécifiant également que l'afflux de dollars que reçoit l'économie n'occasionne pas pour autant l'appréciation de la devise nationale, et que toute rareté donne lieu à une augmentation de prix.
« Nous attendons de la banque centrale (Banque de la République d'Haïti - BRH) qu'elle joue un rôle beaucoup plus important dans la régulation du secteur, notamment en supervisant les banques commerciales de sorte qu'elles ne gênent pas sa politique monétaire » espère l'économiste haïtien.
La BRH a convoqué pour ce lundi l'Association Professionnelle de Banque (APB) autour de la question de la supposée rareté du dollar dans le système bancaire.
HL/ HaïtiLibre
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