Haïti reléguée au second plan. L'objectif principal des 33 pays, notamment le Venezuela, qui participent à ce sommet, c'est d'arriver à faire de la Communauté des Etats latino-américains et des caribéens (CELAC) une alternative à l'Organisation des Etats américains (OEA). Le président du pays hôte, Hugo Chavez, a donné le coup d'envoi avec un discours axé sur la situation sociopolitique des Etats de l'Amérique latine.
Le chef de l'Etat haïtien, Michel Martelly, a été accueilli, jeudi, à l'aéroport Simon Bolivar par l'ambassadeur d'Haïti accrédité à Caracas, Lesly David, le ministre des Affaires étrangères vénézuélien et le haut état-major de l'armée du Venezuela. Pour sa première journée de travail, la délégation haïtienne a rencontré plusieurs entrepreneurs vénézuéliens qui sont attendus sous peu en Haïti pour explorer des pistes d'investissements dans plusieurs domaines, selon un communiqué de la présidence.
« Le président haïtien a remercié une fois de plus le président Hugo Chavez et son peuple pour leur support au peuple haïtien après le séisme du 12 janvier notamment. Il a placé ce voyage dans le contexte du renforcement des relations bilatérales avec le Venezuéla et un rapprochement plus serré avec les autres pays représentés à ce sommet dans des domaines tels : l'environnement, l'économie, la finance et la politique », poursuit le communiqué.
La délégation haïtienne est composée entre autres des ministres des Affaires étrangères, du Commerce, de la Planification, des secrétaires d'État aux Affaires étrangères, à l'Énergie, des sénateurs Wencesclas Lambert et Jocelerme Privert.
Par ailleurs, le président mexicain, Felipe Calderon, dont le pays avait accueilli en 2010 la réunion ayant décidé la création de la CELAC, a déclaré à l'ouverture du sommet : « J'en suis convaincu, c'est l'heure et c'est la décennie de l'Amérique latine; pour cette raison, nous devons nous hâter vers l'intégration. »
Ce sommet de deux jours doit permettre de définir les statuts de cette communauté constituée de 33 pays hétérogènes qui ont récemment traversé des crises diplomatiques.
Le rendez-vous est également l'occasion pour le président vénézuélien, Hugo Chavez, par ailleurs promoteur d'une alliance régionale des gouvernements de gauche (Alliance bolivarienne pour les Amériques, Alba), de faire son retour sur la scène internationale, après avoir été soigné cet été d'un cancer qu'il affirme avoir vaincu.
Avec la naissance de la CELAC, les pays d'Amérique latine et des Caraïbes créent « les fondements de l'unité, de l'indépendance et du développement », a déclaré M. Chavez vendredi.
La CELAC veut être « une union politique et sur cette union, nous allons bâtir un grand pôle du pouvoir du XXIe siècle », avait-il assuré à la veille du sommet.
« Nous ne devons pas nous laisser guider par les idéologies au pouvoir dans chaque pays, la Celac "est un processus indépendant du socialisme cubain, vénézuélien ou de l'idéologie qui anime les gouvernements du Brésil, de la Colombie, du Nicaragua...", avait affirmé le président socialiste.
La CELAC se pose inévitablement comme une alternative à l'OEA qui réunit tous les pays du continent américain à l'exception de Cuba (expulsée en 1962).
Avec cette nouvelle organisation, « nos pays montrent leur volonté de créer un avenir sans ingérence d'autres pays », a déclaré la présidente brésilienne, Dilma Roussef, qui a fait le déplacement, de même que les dirigeants d'autres poids lourds régionaux.
Nous ne savons pas s'il a été prévu que le président Martelly prendra la parole à ce sommet. Toutefois, nous savons que ce ne sont pas tous les chefs d'Etat et de gouvernement qui participent à ce sommet qui auront la possibilité de prendre la parole sur la tribune de la CELAC.
Robenson Geffrard
avec AFP
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