Social : De l’eau à bas prix, gérée par les communautés

Gomier est un des 15 villages ruraux de la Grand'Anse où la Direction Nationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement d’Haïti (DINEPA), est en train de créer un système d'adduction d'eau, géré par les communautés.


La DINEPA dispose comme appui initial, de 25 millions de dollars américains, une donation de la Banque interaméricaine de Développement (BID) et du Fonds espagnol de coopération pour l'eau et l'assainissement en Amérique latine et Caraïbes, pour mener à terme des investissements dans les communautés rurales de Grand´Anse et dans trois autres départements : Nippes (Sud-Ouest), Artibonite (Centre), l’Ouest et plus particulièrement l´île de La Gonâve.

Bien que la gestion locale reste un élément fondamental du programme, la clé est d'assurer la viabilité dans le temps pour que les systèmes communautaires puissent continuer à opérer et à s'étendre après l'appui initial. Beaucoup des projets lancés avec de très bonnes intentions, ont connu des revers, parce que leurs promoteurs ont prêté peu d'importance aux coûts de maintenance ainsi qu’à l'usure des équipements.

Gomier, localité d’environ 2,000 habitants, possède quatre points de distribution d'eau traitée au chlore à différentes heures de la journée. Les habitants peuvent désormais acheter 20 litre d’eau pour 1 Gourde (2 cents américain).

Depuis que le nouveau système d´eau de Gomier à été mis en service, en décembre 2010, plus de 14 connexions ont été faites à des domiciles avec des compteurs de consommation. Bien que ces appareils coûtent 2000 gourdes (environ 50 dollars, payés par mensualités) il existe une demande croissante pour ces services affirme Taylor Exantus, fonctionnaire de la DINEPA supervisant la zone de la Grand'Anse. Chérie Serrete, une habitante de Gomier, a choisi la connexion à domicile. Avant elle devait payer un voisin pour faire transporter son eau, maintenant, elle paye un tarif fixe mensuel de 50 gourdes pour 1000 litres d'eau.

Une partie du tarif, fixé par la commission de l´eau de Gomier, est déposé sur un compte d’épargne pour financer de futurs investissements pour le système communautaire. Une proportion inférieure, est versée à la DINEPA qui supervise les systèmes centralisés. Le reste est utilisé pour payer les personnes en charge des points de distribution, couvrir les coûts de la commission locale et compenser une figure clé : l'opérateur du système. A Gomier, François Charles Fils est l'opérateur, tous les jours, il va en cyclomoteur jusqu’au réservoir communautaire, pour le remplir avec de l'eau provenant des montagnes. Lorsque le réservoir est plein il mélange le chlore en poudre dans un seau pour traiter l'eau du réservoir.

Pour François Charles Fils, Gomier représente un modèle pour les autres communautés rurales haïtiennes. Roseaux, un village voisin, s'était initialement abstenu de participer dans le projet, parce que les autorités locales avaient des doutes sur la possibilité de faire payer le service à la population. Selon le superviseur de la DINEPA, le maire de ce village est en train de reconsidérer sa décision puisqu’il constate que de plus en plus plus de personnes, font le trajet jusqu’à Gomier pour y acheter de l'eau au bon prix.

HL/ HaïtiLibre