L'organisation Kay Fanm se dit dans un communiqué en faveur du maintien du Ministère de la Condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF) qui pourrait éventuellement disparaître. Daniel Gérard Rouzier, le Premier Ministre désigné avait annoncé plusieurs changements
http://www.haitilibre.com/article-3035-haiti-politique-rouzier-annonce-des-changements-au-sein-des-ministeres.html qui seront effectués par son gouvernement, au niveau des ministères s'il passe le cap de l'approbation parlementaire, dont un qui concerne le MCFDF, qui serait intégré à celui du Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST).
« L'équipe du Président Michel Martelly ne se donne même pas la peine d'expliquer ce qui pourrait justifier la décision de fermer le Ministère à la Condition féminine. Au-delà des précautions de langage, c'est bien de disparition sur l'échiquier politique national qu'il s'agit, lorsque le Premier ministre désigné, M. Daniel-Gérard Rouzier, déclare que la Condition féminine sera intégrée au Ministère des Affaires sociales et du travail (MAST), sans moindrement préciser la nature de la structure en question » déplore le communiqué appuyé part 22 organisations de femmes.
« Pourquoi cette volonté de priver le pays d'un instrument politique qui a permis de faire des avancées notables en termes d'égalité des droits pour 52% de la population ? »
Selon ce même communiqué différentes raisons ont été avancées auparavant pour prétendre fermer le Ministère à la Condition féminine : la disponibilité budgétaire, l'inefficacité et l'inutilité.
Concernant le premier point, la disponibilité budgétaire le communiqué souligne que « Pour 2010-2011, le budget du MCFDF a été d'environ 37 millions de Gourdes. Ces montants ne sauraient en aucun cas sortir le pays du marasme économique. » concernant l'inefficacité il est expliqué que « Le ministère à la Condition féminine accuse certes des insuffisances, tout comme toutes les autres institutions de l'appareil d'État : Présidence, Primature, Parlement, Judicaire, ministères, mairies, collectivités territoriales et institutions indépendantes telles que le Conseil électoral, etc. » ajoutant entre autres que « L'illettrisme et l'éducation au rabais sont des phénomènes patents. L'analphabétisme frappe davantage les femmes et les filles. La plupart des femmes accouchent sans assistance médicale. La mortalité maternelle est l'une des plus élevée au monde. Les familles monoparentales féminines sont légion dans le pays etc. »
Concernant le dernier point, l'inutilité il est écrit que « L'existence du ministère à la Condition féminine se justifie par la nécessité de prendre en compte, au plus haut sommet de l'État, les rapports sociaux de sexe et leurs incidences dans tous les domaines. La mission du ministère est de promouvoir et défendre les droits fondamentaux des femmes/filles et, ce faisant, de contribuer à instaurer une meilleure cohésion sociale. Cela à travers la définition et l'application de politiques et programmes publics visant l'égalité des sexes, la lutte contre les violences de genre et la féminisation de la pauvreté, et en s'assurant du caractère transversal de ces orientations dans l'action gouvernementale. Cela répond aux prescrits de la Constitution de 1987 et aux engagements pris par Haïti en signant les conventions internationales relatives aux droits de la personne et aux droits spécifiques des femmes et des filles, en tant que personnes et citoyennes. »
« S'il s'agit réellement, comme se plait à le déclarer le Président Martelly, de redresser l'État et d'œuvrer à l'édification d'une société fondée sur le droit et le respect des droits de la personne, il importe que le Ministère à la Condition féminine joue pleinement son rôle et soit plutôt résolument renforcé dans ses capacités pour la pleine réalisation de sa mission » ajoutant que « Les militantes des droits des femmes que sont les féministes rêvent du jour où le Ministère à la Condition féminine ne sera plus nécessaire...»
HL/ HaïtiLibre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire